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Par Eymeraude le 13 Décembre 2015 à 19:23
Il y a quelques jours, je suis allée dans ma
campagne... Celle du Vimeu, lieu de ma
naissance...
Envie de revoir des paysages, lien indissoluble
du visage de mon passé. L'église du village de ma
maman, avec son mur de briques rouges . Je revois la
chapelle, j'entends ma voix qui résonne sous la voûte.
Les bouquets de glaïeuls, aux tiges longues et lourdes qui débordent des
vases, sous le poids de ses fleurs odorantes et
colorées .J'étais enfant, et c'est en compagnie
de ma tante Cécile, femme simple, à la
gentillesse et la joie de vivre, inébranlable.
Nous venions régulièrement vers ce lieu de
culte.
But de notre promenade,entrecoupé de rire et de
ce patois que je n'ai jamais appris...
Dehors le monument aux morts, Son soldat figé
dont la plainte silencieuse, se dresse, sans se lasser vers le ciel.
Sur le marbre froid,bien alignés, les noms d'une
jeunesse sacrifiée, lettre d'or qui me
bouleverse toujours, doux fantôme d'un oncle que
je n'ai jamais connu : GOSSET Camille...
Nostalgie du temps qui fuit... Passé qui me
revient parfois comme une bouffée de
bonheur nostalgique !
Que ne me suis- pas aperçue qu'hier était déjà
loin... Si loin. Une partie de mon existence,
sans doute à cause de Noël qui avance à grands
pas !
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Par Eymeraude le 2 Décembre 2015 à 15:31
Ce matin, marchant dans la campagne, je les ai entendu. Sons
inaudibles pour qui n'a pas le coeur assez grand, pour qui
traversant averses et longues heures de l'existence, n'a su
retenir en lui bribes de l'enfance....
Au début un peu perdue dans mes pensées, je les perçus à peine.
Emmitouflées d' une teinte sombre, elles voletaient sous le vent
froid, de-ci, de-là! en une valse sans fin...
Le sol gris, brillant du brouillard à peine levé... me parvenait
une mélodie dont le son, à mon oreille attentive semblait se
confier.
"Te souviens-tu, murmuraient-elles, quand le printemps offrait
ses premiers bourgeons... Nous étions jeunes alors, à peine
visibles, attentives, frissonnantes sous l'aube mouillée
nous nous cachions,fragiles, attendant que les rayons du soleil,
nous vienne caresser . Comme l'attente était douce ! Nous
savourions chaque minute de la journée, jusqu'à ce que
enfin, éclatantes de vie, nous éclosions en un gigantesque
bouquet couleur émeraude !
Dis, t'en souviens-tu comme nous étions belles au bras des tiges
souples qui nous retenaient face au vent follet, taquin et
coquin.
Et toi, il soulevait tes jupes que tu essayais de retenir à deux mains !
Mais tu riais et riais de ses tours te prêtant à ses jeux!... Ah
Comme c'était bon alors de se laisser bercer... L'éternité,
nous appartenait... "
Je m'arrêtais un moment, contemplant cette chorégraphie peu
ordinaire... Quelques feuilles, tombées d'un arbre, qui devant
mes pas semblaient me saluer, avant de rejoindre un coin
sombre, herbe couchée, ultime soubresaut avant de se
recroqueviller les unes contre les autres et de
s'endormir à l'ombre de l'hiver naissant.
27 commentaires -
Par Eymeraude le 26 Novembre 2015 à 23:18
CLIC sur cette photo
Aujourd'hui 27 novembre 2015 aux Invalides
Je sais que certaines familles ont appelé au boycott cet hommage.
Trop d'ombres, trop d'incompréhensions sont à la clé de cette horreur.
130 personnes ne sont plus.
Je n'ose imaginer la souffrance des familles. Une injuste peine que rien ne saurait consoler.
DIESEL... merci.
Reposes en paix mon chien, toi l'ami fidèle, qui ne demandait
rien que la main de ton maître.
Tu as sauvé des vies, la notre, les humains... Sois en remercié et
que ton âme, car je sais que tu en as une,que ton âme rejoigne un
monde meilleur... Un monde de paix, Un monde d'amour.
Amen.
la Mort D’Un Chien.
Par Victor Hugo (1802-1885)Un groupe tout à l'heure était là sur la grève,
Regardant quelque chose à terre. - Un chien qui crève !
M'ont crié des enfants ; voilà tout ce que c'est. -
Et j'ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.
L'océan lui jetait l'écume de ses lames.
- Voilà trois jours qu'il est ainsi, disaient des femmes,
On a beau lui parler, il n'ouvre pas les yeux.
- Son maître est un marin absent, disait un vieux.
Un pilote, passant la tête à sa fenêtre,
A repris : - Ce chien meurt de ne plus voir son maître.
Justement le bateau vient d'entrer dans le port ;
Le maître va venir, mais le chien sera mort.
- Je me suis arrêté près de la triste bête,
Qui, sourde, ne bougeant ni le corps ni la tête,
Les yeux fermés, semblait morte sur le pavé.
Comme le soir tombait, le maître est arrivé,
Vieux lui-même ; et, hâtant son pas que l'âge casse,
A murmuré le nom de son chien à voix basse.
Alors, rouvrant ses yeux pleins d'ombre, exténué,
Le chien a regardé son maître, a remué
Une dernière fois sa pauvre vieille queue,
Puis est mort.
C'était l'heure où, sous la voûte bleue,
Comme un flambeau qui sort d'un gouffre, Vénus luit ;Et j'ai dit : D'où vient l'astre ? où va le chien ? ô nuit !
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Par Eymeraude le 19 Novembre 2015 à 19:37
"Il existe des silences plus éloquents que certains mots"
Anne.♥
Irène ou l'exclue, (Le rêve)
Je te vois, tu marches la tête dans les nuages, tu souris. Nous ne parlons jamais de ce qui fâche, moi retranchée, au fond des limbes de mon ennui, je souris, tu aimes tant mon sourire, tu aimes mes yeux aussi… Enfin je crois, tu le dis souvent. Et toi ne sachant plus quel chemin prendre, Tu te perds entre tes mots, tes envies,
Je marche, le regard dans le vague, comme si je voyais bien au-delà de l'horizon. J'imagine une maison avec des volets bleus… Oh ! Oui bleus, je les veux bleus… Comme mes yeux, comme tes yeux. Et là, devant la porte, ta silhouette se dresse, à tes côtés un chien, tu sais ces chiens qui te donnent leur amour, inconditionnel ami de la solitude, des journées trop longues, trop courtes…
La chambre doit être calme. Ses murs de plâtre blanc et sur lesquels un rai de soleil se fracasse. Face à face, nous sommes silencieux, immobiles, nus. Aveugles nous ne voyons que le reflet de l'autre. ton parfum, mon odeur, voilà ce qui nous guide l'un vers l'autre, presque à se frôler, à se toucher… Les contours de ton visage, le galbe de mon sein, lourd, lourd comme le désir qui étrangle la gorge qui empêche le souffle de la respiration, qui fait basculer la raison, cette équité qui muselle et brûle plus sûrement que la flamme d'un incendie…
Je nous vois. Et je sais. Toi aussi.
Un peu de douceur... Dans ce monde impitoyable.
Anne-Eymeraude
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